Walter Van Beirendonck, l'OVNI de la mode homme
- Jana Call me J
- 22 janv.
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Dernière mise à jour : 6 févr.
chez qui les Aliens viennent en paix
Chez Walter Van Beirendonck, la mode n'est jamais neutre. Elle est un cri, une rébellion, une vision qui bouscule autant qu’elle fascine. Pour l’automne/hiver 2025, le créateur belge nous plonge dans un univers où l’artisanat ancestral rencontre la science-fiction, où le surréalisme croise la satire, et où des créatures venues d’ailleurs portent un message bien terrestre, inquiet de l'avenir du monde.
Les silhouettes « cabossées », les formes cubiques, les matières luxueuses sourcées en Angleterre et en Écosse, tout semble être une exploration du possible.

Pourtant, derrière ce spectacle hybride, Van Beirendonck nous rappelle l’état du monde. "No War", "We Come in Peace" : ces mots apparaissent sur certaines pièces, comme des slogans d’une mode devenue étendard.
L’omniprésence des conflits et la montée des tensions politiques, notamment l’élection de Donald Trump, hantent cette collection. Deux jours après l’investiture de l’ancien président américain, le créateur belge exprime ses craintes face aux restrictions commerciales qui menacent la liberté de création.
Face à une industrie frileuse, il choisit l’ironie et la provocation : ses E.T. ne sont pas là pour nous envahir, mais pour nous rappeler une humanité en péril.
Si Van Beirendonck joue avec les codes du cabaret et du grotesque, il le fait avec une maîtrise absolue.
Un grand nom signe les chapeaux : Stephen Jones ! Des doigts en silicone évoquent des créatures interstellaires, et des coussins extraterrestres semblent prêts à réconforter une planète en perdition. L’intelligence artificielle s’invite aussi dans son univers, générant des images qui poussent la collection encore plus loin dans l’étrange.
Mais derrière cette démesure se cache un message clair : la mode n’a pas à se soumettre. « Transformer des mirages en pièces uniques a un prix, mais je considère qu’il est de mon devoir de repousser les limites », confie-t-il.
Un manifeste de créativité radicale, un défi lancé à une industrie frileuse. Car là où d’autres adaptent leur vision aux contraintes du réel, Walter Van Beirendonck préfère imaginer l’inimaginable.

droits réservés Coline Iovleff / Ona Nova Mag